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Comprendre le mode d’apprentissage des chiens

Ecrit par Chloé Fesch date April 12, 2024

« Apprendre c’est simple, mais pas facile. » Ces mots de Bob Bailey résument parfaitement la question. Puisque les chiens doivent s’adapter à chaque situation, cela peut parfois rendre l’éducation et l’apprentissage difficiles à mettre en place !

D’après la définition que l’on trouve dans le dictionnaire, apprendre est « le résultat de la réception, de l’intégration et du stockage dans la mémoire d’une information à laquelle l’individu peut faire appel pour adopter un comportement adapté ».

Pour éduquer votre chien, vous devrez lui apprendre des choses qui seront stockées dans sa mémoire, prêtes à être réutilisées dès que votre fidèle compagnon se retrouvera face à la situation correspondante. La ré-éducation est l’opération qui consiste à revenir sur quelque chose qui a déjà été appris et à modifier la réaction du chien. Par exemple, ce que votre chien va faire lorsqu’il entend un certain mot-clé ou une consigne.

Analysons les différents types d’apprentissages chez le chien, et concentrons-nous sur l’apprentissage associatif :

L’apprentissage associatif chez le chien

Les chiens sont opportunistes. Cela signifie qu’ils seront attirés par ce qui peut leur procurer le plus de plaisir et de satisfaction. Mais si certaines choses sont agréables et source de motivation pour votre chien, cela signifie que d’autres lui sont désagréables et qu’il cherchera, en toute logique, à les éviter.

L’apprentissage par association, également appelé conditionnement, est fondé sur l’idée d’associer quelque chose de plaisant pour votre chien avec un comportement que vous souhaitez qu’il reproduise. Et d’associer quelque chose de désagréable pour votre chien avec un comportement que vous ne souhaitez pas voir exécuté.

Mais ce n’est pas tout.

​​Le conditionnement classique chez le chien

Cela implique d’associer une réponse réflexe avec un stimulus externe. L’exemple le plus connu nous est donné par le fondateur de cette approche, Ivan Pavlov. En associant le son d’une cloche avec la distribution de nourriture, Pavlov avait réussi à provoquer la salivation (qui est une réponse réflexe) chez un chien.​​

Il existe 5 variables dans le conditionnement classique

1. SN est le stimulus neutre. Dans l’exemple de l’expérience de Pavlov, c’est la cloche. Au début, le chien n’associait pas du tout la cloche avec la distribution de nourriture.
2. SI est le stimulus inconditionnel. Dans l’exemple de l’expérience de Pavlov, c’est la nourriture.
3. RI est la réponse inconditionnelle. Dans l’exemple de l’expérience de Pavlov, c’est la salivation.
4. SC est le stimulus conditionnel. Dans l’exemple de l’expérience de Pavlov, c’est la cloche lorsqu’elle a été associée à la distribution de nourriture.
5. RC est la réponse conditionnelle. Dans l’exemple de l’expérience de Pavlov, c’est la salivation après le son de la cloche.

Voici une histoire pour vous aider à comprendre ces variables

Pavlov était médecin et il a étudié la digestion. Ses travaux lui ont d’ailleurs valu un prix Nobel ! L’expérience qu’il avait imaginée consistait à provoquer la salivation. Elle a été réalisée sur un chien et se déroule comme suit :

Pavlov commence par introduire une première séquence d’apprentissage :

Son d’une cloche (SN = stimulus neutre)

Présentation de nourriture (SI = stimulus inconditionnel)

À la vue de la nourriture, le chien commence à saliver (RI = réponse inconditionnelle).

Sans cette première étape, ce qui fait saliver le chien, ce n’est pas le son de la cloche, mais la vue de la nourriture. Pavlov a donc reproduit cette séquence un grand nombre de fois, puis il est passé à l’étape suivante, permettant au son de la cloche de devenir le SC (stimulus conditionnel).

En réponse à ce son, le chien commence à saliver (réponse conditionnelle). C’est ainsi que Pavlov a mis en évidence le conditionnement classique, qui associe un stimulus avec une réponse réflexe.

Mais ce n’est pas tout ! En poursuivant ses recherches, Pavlov est arrivé aux conclusions suivantes :

La répétition de la séquence est indispensable pour obtenir la réponse réflexe.

Le SN (la cloche) ne doit pas être présenté trop longtemps avant le SI (la nourriture) pour que le conditionnement fonctionne. C’est ce qu’on appelle la continuité temporelle.

Si le SN (la cloche) est présenté à plusieurs reprises, sans que le SI (la nourriture) ne soit présenté ensuite, la réponse réflexe sera diminuée. C’est ce qu’on appelle le phénomène d’extinction.

Enfin, en appliquant la même logique, si la séquence n’est plus proposée pendant un certain temps, la réponse réflexe sera également diminuée.

​​Le conditionnement opérant chez le chien

Le conditionnement opérant de Skinner permet qu’un stimulus externe soit associé à une réponse volontaire. Lorsque vous apprenez à votre chien que le fait de prononcer le mot « assis » a une conséquence positive, comme une friandise, vous utilisez un conditionnement opérant. Le fait de s’asseoir est une réponse volontaire de la part de votre chien.

Le conditionnement opérant est souvent expliqué comme suit :

R + : renforcement positif

R - : renforcement négatif

P - : punition négative

P + : punition positive

Pour comprendre ce tableau, il faut d’abord se débarrasser de toute notion de bien et de mal. Autrement dit, il ne faut pas considérer que positif signifie agréable pour le chien, et vice versa. En réalité, il faut comprendre que par renforcement, on signifie qu’on veut voir un comportement se produire et punition signifie qu’on veut voir un comportement se réduire ou disparaitre. Positif veut dire qu’on ajoute un stimulus et négatif veut dire que l’on supprime un stimulus.

La nuance serait dans l’ajout ou la suppression du stimulus, qu’il soit agréable ou désagréable pour le chien.

Voici donc comment comprendre ce tableau sur le conditionnement opérant :

Renforcement positif

Ici, on souhaite renforcer un comportement. On veut que ce comportement soit reproduit en ajoutant un stimulus. Dans ce cas, le stimulus sera agréable pour le chien, afin de voir le comportement se reproduire. Par exemple, lorsque votre chien revient vers vous (volonté de renforcer le rappel), vous lui donnez une friandise.​​

Renforcement négatif

Ici, on souhaite voir un comportement se produire en supprimant un stimulus. Dans ce cas, on va supprimer un stimulus que le chien n’aime pas. Il aura donc tendance à reproduire le comportement qui lui a permis de faire cesser la gêne. Par exemple, si la laisse est tendue, ce qui est inconfortable pour le chien, vous ne relâchez la laisse que lorsque votre chien s’assoit. L’action de s’asseoir s’en trouvera ainsi renforcée, car elle aura fait cesser la gêne de la laisse tendue. Cependant, comme nous le verrons par ailleurs, il n’est pas conseillé d’utiliser cette technique.

Punition positive

Dans le cas de la punition positive, on souhaite faire cesser un comportement et, pour ce faire, on va ajouter un stimulus désagréable pour le chien. Les colliers électriques sont un exemple de punition positive. Quand votre chien se comporte d’une manière non désirée, cela a pour conséquence un choc électrique. C’est une punition positive dans le sens où l’on ajoute un stimulus que le chien n’aime pas afin de voir réduire ou disparaitre ce comportement non désiré. Encore une fois, comme nous le verrons par ailleurs, il n’est pas conseillé d’utiliser cette technique.

Punition négative

Dans ce dernier cas, on va essayer d’avoir un comportement de retrait en supprimant un stimulus que le chien aimait. Par exemple, vous avez des friandises dans la main et votre chien les réclame. Il vous saute dessus et vous retirez les friandises de sa vue. Votre chien aura alors tendance à cesser ce comportement qui a pour conséquence le retrait des friandises.

Les émotions accompagnent l’apprentissage de votre chien

Comme nous l’avons vu, le conditionnement classique et le conditionnement opérant fonctionnent ensemble. Autrement dit, lorsque vous enseignez à votre chien un comportement volontaire, vous conditionnez également une émotion involontaire chez lui. Ainsi, avec le renforcement positif, vous allez conditionner des émotions agréables parce que votre chien obtient un stimulus qu’il apprécie.

Avec le renforcement négatif, vous conditionnez une émotion proche du soulagement parce que votre chien va expérimenter la cessation d’une gêne (on suppose que le chien est stressé avant l’opération, afin d’obtenir ce soulagement).

En ce qui concerne la punition positive, le stress ou même la souffrance vont être associés avec cette punition, de sorte que des émotions négatives seront présentes dans le processus d’apprentissage lorsqu’elle est utilisée. Enfin, la frustration sera induite par la punition négative, le chien n’étant pas en mesure d’accéder à ce qu’il veut. 

Aider votre chien à apprendre

Vous commencez désormais à comprendre que l’on ne peut pas vraiment mettre l’apprentissage dans une boîte, parce que tout est connecté !

Le plus important est d’adapter l’éducation et l’apprentissage à votre chien. Appliquez ensuite ce que vous avez compris en trouvant le bon équilibre, et soyez toujours attentif aux émotions de votre chien pendant l’apprentissage.

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